Deux uniformes, un engagement au service de la marine défense
Par Jeremy Heinrich, Chef d'équipe activité Marine
Pouvez-vous nous décrire votre métier ?
Je monte des ventilateurs pour les bateaux, tout simplement. Cela peut se résumer ainsi : nous fabriquons les appareils de traitement d'air qui feront circuler l’air froid et l’air chaud dans tous les bateaux.
Je suis toujours impressionné quand je vois des bateaux de plus de 70 mètres de long avec l’équipage correspondant. Une fois que nous arrivons sur site, que nous voyons ce type d’engin en cours de fabrication, chez Naval Group notamment, c'est très impressionnant !
La CVC sur un bateau n'est pas tout à fait le même défi que pour un bâtiment à terre. Il faut en effet tenir compte des contraintes d'espace, de stabilité et aussi de ressources. Ainsi, pour rendre l’air frais et plus confortable à bord du navire, nous utilisons de l'eau de mer très froide que nous faisons circuler dans de très longs tuyaux. Au contact de ces tuyaux, l'air se refroidit avant qu'un ventilateur souffle cet air plus frais dans les différentes pièces du bateau.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans l’exercice de votre métier ?
Ce qui me plaît le plus est la gestion d'équipe et aussi la satisfaction de fabriquer des machines finies et propres. J’aime également pouvoir monter à bord des bateaux et résoudre les problèmes. Il faut s'adapter aux conditions à bord ; parfois il faut « ramper » dans les zones cloisonnées. Ce qui me plaît, c’est de pouvoir bouger.
Pouvez-vous nous décrire l’atelier dans lequel vous travaillez et quels en sont les avantages ?
Nous fabriquons des systèmes de CVC dans un grand atelier sur la terre ferme, ce qui nous permet d'avoir un cadre, une propreté et une valeur ajoutée pour nos clients. Nous n’avons pas les mêmes conditions que sur un bateau. C'est-à-dire que nous avons de la place et pouvons travailler autour des machines. Nous avons un équipement de levage nous permettant de travailler plus facilement, notamment pour la manutention. L’aspect sécurité est également important, l'atelier en est synonyme. En effet, nos clients savent où la fabrication a lieu. Ainsi, fabriquer en France, en Bretagne, est un gage de savoir-faire et de qualité qui reste dans l'entreprise.
Parmi les clients d’Equans figurent des leaders de l'industrie de la défense qui construisent des bateaux à destination de la Marine nationale. Mais ce n'est pas tout ! Pouvez-vous nous parler des bateaux internationaux que vous équipez ?
Nous arrivons et voyons un autre monde. Nous nous disons que nous travaillons pour la France et pour sa protection. C'est là qu’est l’intérêt.
Nous apportons notre pierre à l’édifice, et voir les projets montés, tous les nouveaux projets, les futurs projets comme les porte-avions est tout simplement impressionnant ! Et quand nous voyons cela, nous nous disons : « je participe vraiment à un truc énorme ! ».
Lors de vos jours de congés vous enfilez des lunettes d'aviateur pour occuper le rang de première classe aviateur dans l'armée de l'air. Rien que ça, la classe ! L’armée est une histoire de famille. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Mon père a fait son service dans l'armée de terre, un de mes beaux-frères est dans la marine et un de mes frères est dans la gendarmerie. Il manquait quelqu'un dans l'armée de l'air ! J'avais envie d’intégrer ce monde, du fait des histoires racontées par mon père et mon beau-frère
Je voulais avoir un pied dans cet univers tout en gardant mon métier actuel. J’ai donc intégré la réserve qui me permet de concilier les deux.
Aimez-vous transmettre votre savoir ?
Je suis passé chef d'équipe il n'y a pas longtemps et j'ai encadré des formations SNU - Service National Universel. Ce sont des jeunes qui ont entre 15 et 18 ans et qui viennent découvrir l'armée. Le fait de souvent encadrer des jeunes me permet de moins appréhender l'encadrement au boulot.
Dans l'armée, vous avez acquis une discipline personnelle que vous mettez au service de tous y compris lorsque vous faites de la course à pied. Pouvez-vous préciser ?
La course à pied occupe une grande partie de ma vie après le travail. En effet, je cours en moyenne entre 5 et 6 fois par semaine.
J’ai fait le Marathon de Paris, le Trail de Guerlédan en Bretagne, qui représente 65 km,
2 500 m de dénivelé et la dernière course, au profit de l’association mécénat chirurgie cardiaque, de 175 km, le tour du golfe du Morbihan. Il s’agit d’une association qui finance des opérations du cœur pour des enfants du monde, que ce soit d'Afrique ou d'autres pays. Toutes les façons sont bonnes pour récolter le plus d’argent possible pour aider ces enfants. La course à laquelle j’ai participé a ainsi permis de payer un quart d'une opération, ce qui était plutôt pas mal ! Nous essayons de récolter un maximum de dons pour eux.
Le bruit des vagues rappelle à l'homme qu'il est un être éphémère mais aussi qu'il appartient à quelque chose de plus grand que lui . Jacques-Yves Cousteau.