05.07.2024
Chantier à Saint-Julien-des-Landes : le chant des oiseaux plus fort que les bruit des machines
A Saint-Julien-des-Landes (85), le Syndicat Départemental d’Énergie et d’équipement de Vendée teste de nouveaux équipements sur un chantier de raccordement électrique, pour le compte de la commune en partenariat avec Bouygues Energie & Services, entité d’Equans France. Utiliser des engins électriques et fonctionnant au BioGNV sur ce chantier a permis d’optimiser les bilans carbone et sonore par rapport à un chantier classique. La pelle électrique émet ainsi quatre fois moins de CO₂ sur le chantier qu’une pelle thermique.
L’électrique et le BioGNV, les clés d’un chantier moins polluant
Sur le chantier de Saint-Julien-des-Landes (85), si les pelles et les camions s’activent, le chant des oiseaux persiste et domine. C’est la surprise de ce chantier test, muni d’un équipement à faible émissions demandé par le SYDEV, le Syndicat Départemental d’Énergie et d’équipement de Vendée, acteur majeur de la transition énergétique des territoires vendéens. Le chantier permet un raccordement électrique avec 250 mètres de tranchée. C’est une mise à l’épreuve idéale : une semaine de chantier, avec une borne de recharge électrique à 2 km. Tous les véhicules de service sont renouvelés en électricité et non plus au diesel, les camions, les grues et les fourgons au BioGNV (Gaz Naturel pour Véhicules issus de la méthanisation). Les engins suivants ont été utilisés sur le chantier : pelle Mecalac 12 MTX électrique, Camion 6x2 bi-benne au GNV, fourgon de chantier au GNV, pilonneuse électrique et découpeuse DN350 électrique.
Le SYDEV et Bouygues Energies & Services ont pu évaluer le bilan carbone du chantier grâce au logiciel Nooco qui permet aux entreprises de mesurer et d’optimiser l’impact environnemental de leurs projets de construction. Les calculs de cet outil informatique sont reconnus par la profession et certifiés RE2020, pour autant le bilan carbone ainsi calculé reste estimatif, dans la limite des connaissances du chantier ainsi que de la méthode de calcul. La comparaison de ce chantier « vert » face à un chantier classique est sans appel : à Saint Julien des Landes, on obtient une réduction d’environ 22,5 % des émissions de CO2. En effet, le bilan carbone de ce chantier vendéen s’élève à 11 653,83 kg eq. CO2 tandis que la simulation d’un chantier avec des véhicules et engins classiques roulant au GNR (Gaz Naturel Routier) s’élève à 14 276,68 kg eq CO2. Pour cette analyse, les équipes qualité de Bouygues Energies & Services sont parties du postulat que le BioGNV émettait 80 % de CO2 en moins que le diesel (source ADEME).
La pelle électrique quatre fois moins polluante qu’une pelle classique
Dans l’impact environnemental du projet, les engins de transports et la pelle électrique n’arrivent qu’en cinquième et sixième position derrière les granulats, les accessoires de chambre et le traitement des déchets inertes. Les engins de représentent 3,25 % des émissions de carbone contre 14,7 % pour un chantier classique. L’écart est significatif.
Selon ces mêmes calculs, la pelle électrique e-MTX est quatre fois moins émettrice de CO2 que la pelle thermique (habituellement utilisée sur les chantiers) : 319 kg éq. CO2 contre 1263 kg éq. CO2. Elle s’est révélée être un élément incontournable de ce chantier test par sa puissance, son autonomie et sa bonne stabilité au sol lors du port de charge.
S’agissant du bilan sonore, il est également positif. Habituellement, les équipes portent un casque avec talkie-walkie pour échanger pendant le fonctionnement des machines. Sur ce chantier de Saint Julien des Landes, les compagnons n’ont pas eu besoin d’utiliser cet équipement de télécommunication.
Lorsque la pelle électrique réalise la tranchée, le volume sonore noté est de 56 décibels... Un bruit ténu permettant une meilleure communication entre le pelleteur et les poseurs réseaux. Il faut savoir que le port d’un casque anti-bruit est une obligation sur les chantiers où le bruit dépasse les 85 décibels. Le recours à l’électrique et au BioGNV permet ainsi de mettre en place des chantiers quasiment silencieux, améliorant les conditions de travail des collaborateurs mobilisés et respectueux du quotidien des riverains.
Ce premier test concluant aura permis de tirer des enseignements pour continuer à réduire l’impact environnemental des travaux électriques, notamment en augmentant le recours aux engins et véhicules roulant aux énergies électriques et d’origine renouvelables, mais aussi en élargissant le champ d’investigation aux autres facteurs d’émission de CO2.